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Yoga et Tantra pour gérer son mental

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Existe-t-il des outils particuliers, dans le yoga et le tantra, susceptibles de nous aider à mieux gérer notre mental et à transformer réellement notre attitude et nos comportements ?

Comment faire face aux forces parfois si débridées de notre mental, comment se libérer de ses conditionnements et de ses habitudes néfastes ? Un jour ou l'autre, un yogi est amené à se poser ce genre de questions. Ce sont aussi des problèmes rencontrés par tous les chercheurs spirituels et par ceux qui, rencontrant plus de difficultés dans leur vécu, décident d'engager une psychothérapie ou une psychanalyse. Quelles sont les réponses apportées en ce domaine par le yoga ?
 
Les techniques ont une action indirecte sur le mental
Lorsque l'on travaille sur le corps, annamaya kosha, par l'intermédiaire des shatkarmas, des asanas et du pranayama, on agit de façon indirecte sur le mental, par les effets rééquilibrants de ces exercices et par une meilleure conscience de soi.
Lorsque l'on travaille sur l'énergie, pranamaya kosha, à l'aide du pranayama, des bandhas et des mudras, on agit également sur le mental, celui-ci pouvant être contrôlé grâce à la maîtrise des pranas (les cinq souffles ou vayus - prana, apana, samana, udana et vyana).
Lorsque l'on travaille sur le corps psychique, vigyanamaya kosha, on agit aussi sur le mental. La sphère psychique est en effet une source très profonde de conditionnements, sous la forme des karmas (actions passées) et des samskaras (impressions laissées dans la conscience). Avant d'activer la force spirituelle, les méthodes du kundalini yoga ont pour objectif de purifier les chakras de ces éléments subconscients et inconscients.
Cependant, pour véritablement porter tous leurs fruits sur le plan mental, ces différents processus yoguiques doivent s'accompagner d'une prise de conscience de plus en plus fine et globale. La faculté de conscience est une donnée qui relève du mental, manomaya kosha, et il semble donc important de s'interroger sur les techniques permettant d'accroître cette capacité en nous.
 
Tester notre capacité de conscience
Quand nous prenons conscience du corps dans une posture, nous constatons l'action sur tels muscles, telle articulation, etc. Mais est-ce une prise en compte de notre être entier, fondu dans le mouvement ou seulement des impressions partielles, la reconnaissance d'une condition physique précise générée par l'asana ? Dans le même temps, voyons-nous ce qui se passe sur le plan mental et plus profond encore, aux niveaux psychique et vibratoire ?
Il en est de même dans le domaine énergétique, bien que notre perception soit alors plus subtile. Nous ignorons souvent les connexions corps / énergie et les répercussions qu'ont sur le mental une augmentation et une réorientation de l'énergie. Nous sommes généralement pris au dépourvu ou effrayés de ces changements, et nous gaspillons nos nouvelles ressources.
Si d'autre part, nous essayons de pratiquer la méditation, nous nous efforçons de concentrer les forces du mental pour maintenir un courant propice à notre objectif. Mais en faisant barrage à toutes les activités mentales qui viendraient nous perturber, nous laissons de côté la majorité des informations pouvant nous renseigner sur nos conditionnements profonds.
Dans notre vie quotidienne, notre capacité de conscience s'exerce aussi d'une manière très sélective, le monde extérieur étant perçu en fonction des orientations de l'intellect et de la recherche de satisfaction de l'ego. Vis-à-vis de notre monde intérieur, nous avons encore moins de discernement véritable, car nous le considérons comme subjectif et l'action menée au dehors paraît toujours plus importante. C'est pourtant le domaine mental qui conditionne notre vie et la manière dont nous abordons le quotidien.
La conscience est ce qui nous distingue de l'animal, elle nous permet de penser et de savoir que nous pensons, d'agir et de savoir que nous agissons, de sentir et de savoir que nous sentons. Elle suscite aussi en nous le besoin de prendre soin de notre évolution. Cependant, du fait d'une éducation très pauvre en ce domaine, nous avons bien du mal à comprendre cette faculté et à l'utiliser d'une façon globale et durable.
 
Principes favorisant la prise de conscience dans le hatha yoga
- L'usage systématique du souffle calme le mental et augmente notre capacité de conscience. La respiration doit toujours rester confortable, avec un ujjayi subtil et inaudible. Dans les postures, l'adéquation des phases respiratoires avec le mouvement physique permet de rendre celui-ci plus aisé et d'éviter l'apparition de tensions inutiles. Le souffle est notre principal allié, il nous suit de la naissance à la mort et nous pouvons apprendre à l'utiliser à des fins spirituelles.
- La relaxation : une condition physique et mentale favorisant le relâchement est une des clés d'un travail yoguique plus conscient. Lorsque nous sommes tendus dans notre corps ou dans notre tête, notre œil intérieur devient aveugle.
- L'équilibre des forces ida et pingala, le relâchement et la vitalité, est une priorité. Si l'on pratique des exercices augmentant le niveau énergétique dans le corps, il faut en même temps accroître la détente. Si l'on accentue l'aspect relaxation, la technique doit être exempte de toute passivité. On peut comparer ces énergies aux deux plateaux d'une balance que l'on cherche sans cesse à équilibrer.
- Pendant la sadhana, il est souhaitable de prendre conscience des mouvements intérieurs, aussi bien énergétiques que mentaux. Même durant l'exécution d'un asana, nous ne pouvons ignorer l'intervention du mental, pour réaliser le mouvement d'abord, puis par des interférences internes, dissipations ou intentions personnelles qui modifient notre état d‘esprit. Avoir conscience des phénomènes mentaux est un élément indispensable au hatha yoga, comme à tout autre exercice, pranayama, méditation, kundalini yoga… La volonté, quant à elle, ne devrait être utilisée que dans la stricte mesure où elle permet une mise en œuvre. Ensuite, la pratique doit vivre à travers nous. Le « faire », signe d'une identification et d'un désir de valorisation, représente l'écueil majeur à une réelle prise de conscience.
- Dans une sadhana de yoga, il serait souhaitable de pratiquer le pratyahara de la pratique, grâce à un retrait du mental par rapport au monde extérieur et aux sens, et également par rapport au mental lui-même, considéré comme le sixième sens. Au départ, le processus nous permet de mieux connaître nos fonctionnements physiques, énergétiques et mentaux, et d'équilibrer l'ensemble de notre véhicule. A un stade ultérieur, lorsque cette connaissance et cette harmonie sont acquises, nous devons apprendre à laisser ces différents plans pour pénétrer plus avant, au cœur de notre être. Ainsi pouvons-nous atteindre l'aspect inconscient et expérimenter l'union, la transcendance. En cela, et conformément aux textes, on ne devrait pas considérer les huit branches du raja yoga comme une voie séparée mais les associer à toutes les formes de yoga. Ces quelques remarques nous amènent à constater qu'un seul exercice de yoga, quelqu'il soit, d'une simple posture à la sadhana la plus sophistiquée, peut nous conduire au but du yoga si les conditions requises sont respectées.
 
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Article de Swami Brahmatattwa paru dans FIDHY INFOS
   
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