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La sadhana, la pratique du yoga

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Comment donner à notre pratique du yoga une résonance intérieure profonde ?
Souvent, lorsque nous commençons à mieux maîtriser les outils du yoga, nous tombons dans la routine, puis nous cherchons un autre pôle d'intérêt, des techniques plus attrayantes pour susciter un nouvel élan.

Est-ce vraiment cela que nous propose le yoga ? Les Yoga Sutras de Patanjali définissent la sadhana par « abhyasa », une pratique qui est suivie sur une longue période sans jamais interrompre son effort, avec une confiance totale.
 
La régularité
La régularité signifie que nous dédions une partie de notre journée à la sadhana. Ce laps de temps peut être d'une heure, d'une demi-heure ou même d'un quart d'heure, selon notre disponibilité. Evitons d'engendrer des conflits avec nos occupations sociales ou familiales, sinon nous ne tiendrons pas le cap ! Avant tout, il faut donc réfléchir à la meilleure façon d'intégrer ce moment au sein de la vie de tous les jours. Le matin est considéré comme le meilleur moment, avant que d'autres activités et d'autres relations ne nous accaparent. Cependant, d'autres horaires sont également valables, s'ils sont plus propices à la régularité et à la tranquillité. Maintenir la stabilité de ce rendez-vous que l'on se fixe avec soi-même est de la plus haute importance : cela influencera nos rythmes fondamentaux, de sorte que le « réflexe » sadhana ne provienne plus de notre volonté consciente mais de notre horloge intérieure. Là se trouve le premier écueil. On pense qu'une telle discipline est rigide, même si on sait que ces quelques minutes quotidiennes peuvent nous permettre de devenir le maître de soi-même.
Bien que nous incriminions souvent les autres ou nos obligations, le problème est en nous. C'est une pierre d'achoppement de notre conscience. Nous devons affronter les obstacles sur le chemin de la sadhana, pour en découvrir à la fois les causes et les remèdes. La pratique doit devenir un acte aussi familier et indispensable que de se laver les dents. Elle nous manque lorsque nous n'avons pas pu nous y consacrer. Il ne s'agit pas d'une drogue ou d'une béquille. C'est une période privilégiée qui nous appartient totalement et nous permet d'entrer en communication avec nous-même.
 
La continuité sur une longue période
Le deuxième aspect est la continuité sur une longue période. Certains trouvent qu'il est préférable de se fier à son intuition ou à ses besoins immédiats pour fixer le contenu de la séance de chaque jour. D'autres pensent que c'est un signe de stagnation que de maintenir toujours les mêmes exercices. Changer fréquemment de pratiques flatte sans doute l'attrait du mental pour la nouveauté.
Cependant, une sadhana n'apportera réellement des résultats que si elle est maintenue suffisamment longtemps, sans fixer un terme à l'effort consenti. Pour forer un puits, il faut creuser jusqu'à atteindre le niveau de l'eau. Mais on peut aussi s'arrêter très vite, en prétextant qu'il n'y a pas d'eau à l'endroit choisi ou que le matériel utilisé n'est pas adéquat. La sadhana est cet outil qui va creuser en nous, jour après jour, pour nous ouvrir l'accès à notre être intérieur. Bien qu'une certaine adaptabilité soit souvent nécessaire, il faut conserver un noyau de pratiques identiques. A défaut, la sadhana ne remplira pas son rôle premier qui est de discipliner le mental. Le fait de répéter le même processus permet de dépasser le stade de l'automatisme et du savoir, et d'approfondir les perceptions de soi, jusqu'à atteindre les sphères psychique et spirituelle. Pour définir le contenu de notre séance quotidienne, il est souhaitable d'associer différentes techniques yoguiques, dans le but de nourrir et d'unifier les trois composants de la personnalité, corps, mental et esprit.
 
La confiance dans la sadhana
La dernière caractéristique est la confiance. Il ne s'agit pas d'un sentiment aveugle mais d'une certitude née d'une compréhension véritable du yoga. Ce qui importe est la conviction d'atteindre notre objectif en suivant la sadhana que nous avons choisie. De là émerge les qualités de sincérité et de désintéressement. Ce n'est pas un marché et nous n'en attendons pas un gain immédiat. Les fruits que nous pourrons récolter, nous les aurons le moment venu et d'une façon qui nous échappe pour l'instant. Dans un tel état d'esprit, il n'est plus question de doute ou de déception.
 
Transformer sa vie entière
Le fait même d'installer et de maintenir ces qualités de la sadhana peut changer la dynamique de notre vie. C'est un support permanent et indispensable, et c'est la porte menant à l'expérience du yoga, en tant que présence intense et authentique à tout notre vécu.
Mais lorsque Patanjali évoque abhyasa, il ne spécifie pas qu'il s'agit d'un moment précis pendant lequel nous nous adonnons à la pratique, en respectant des conditions particulières. Nous devrions considérer notre existence entière comme une sadhana, si nous aspirons à la paix et à une inspiration supérieure. Certains principes et des méthodes concernant cette perspective élargie seront abordés dans un prochain article intitulé : " Faire de sa vie une sadhana ".
 
Article de Swami Brahmatattwa paru dans Santé Yoga
Sur la base des Yoga Sutras de Patanjali
   
   
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