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La quête du sens
Chacun a essayé de donner un sens à sa vie depuis son adolescence. Nous avons tous tenté, avec un succès inégal, de trouver une direction, un objectif, un idéal ou un sens. Nous avons orienté à cette fin nos études, notre métier, nos recherches, nos affections. Aller vers quelque chose est inhérent au processus vivant. Avec l’âge, la maturité et les expériences de la vie, il est vraisemblable que « le sens » change et il est évident que notre quête ne ressemble pas à celle de nos dix-huit ans et que nous n’aurons certainement pas la même lorsque nous en aurons soixante dix.
Néanmoins, que nous ayons réussi dans nos recherches ou bien échoué, selon l’ordre naturel des choses, nous avons très souvent rencontré la déception. Nous sommes finalement insatisfaits de ce que nous avons trouvé, de ce que nous avons acquis et aussi de tout ce qui nous a manqué. C’est pourquoi nous sommes tous à la recherche de quelque chose de plus profond, de plus complet, de plus signifiant. C’est cette insatisfaction qui nous rassemble ici, aujourd’hui, et qui fait que nous essayons d’une façon ou d’une autre de découvrir ou d’élargir nos horizons vers une démarche plus enrichissante. Nous cherchons quelque chose par manque ou par besoin de profondeur. A partie de ce constat, nous regardons autour de nous, nous essayons et parfois nous nous engageons dans un chemin spirituel ou intérieur. Il est sûr qu’actuellement les propositions ne manquent pas. Cela va des mystiques chrétiennes, orientales ou extrême-orientales en passant par la foi, la transcendance, le sacré ou le miracle. Cela passe éventuellement par le yoga...
 
Qu'est-ce que le Yoga ?
Parlons du yoga puisque, en ce ce qui me concerne, « la quête d’un sens » prend la voie du yoga. Comme n’importe quelle démarche, elle a un but, elle tend à quelque chose, oriente une aspiration, et comme toutes les disciplines, elle suit un processus. Cependant, on peut d’ores et déjà observer que, à l’exemple de ce congrès, les buts ne sont pas si différents les uns des autres. Utilisons à cette fin l’image d’un homme assoiffé qui cherche de l’eau. Il semble évident qu’il y a de multiples façon de creuser un puits. Mais d’abord, il nous faut abandonner l’idée qu’il suffit de crier et de réclamer à boire pour avoir de l’eau. Si on passe de l’étape des réclamations à l’envie de faire quelque chose, le chemin peut emprunter bien des parcours mais l’objectif reste le même, trouver de l’eau.
Donc, le yoga ne va pas se distinguer par son objectif qui est celui de bien d’autres démarches. Pour les uns ce sera l’harmonie, pour les autres la paix, l’amour, la vérité, l’absolu, le Soi ou Dieu. Tous ces buts sont possibles selon les voies que l’on emprunte. Les noms changent, mais l’eau sera sans doute la même pour tous. Si le but est comparable, en revanche le ou les processus sont différents. L’approche yoguique est pour sa part bien spécifique et je vais essayer de la décrire de façon simple.
L’objectif du yoga est l’épanouissement de l’être intérieur. Sa méthode ne sera pas la même que celle des chrétiens, des bouddhistes ou bien de ceux qui empruntent le chemin du zen ou une autre voie.
Pour comprendre ce que signifie une démarche yoguique, il nous faut parler de son processus, le but étant la réalisation du Soi. Le yoga est très logique, systématique et progressif. Ce n’est pas une mystique. Il n’implique ni croyance ni dogme. Il part du réel et se base sur l’expérience. Il commence par un simple constat, le même que celui de la science moderne : l’homme est fait d’un corps et d’un mental qui nécessitent de l’énergie pour fonctionner.
Le mental se singularise par toutes ces capacités que sont l’intelligence, la logique, la mémoire, l’ego, et aussi la vaste sphère des émotions. Le yoga considère qu’il y a en chaque homme quelque chose de plus grand que le mental connu, qui appartient à la Conscience supérieure ou à l’Esprit. La science contemporaine et le yoga partent du même principe de base : corps, mental, énergie. La science yoguique pousse la définition plus loin et dit que l’être humain est constitué de plusieurs corps, les koshas, des enveloppes ou fourreaux, et elle en distingue cinq.
Le premier est celui que l’on nomme le corps de nourriture, le corps physique et on l’appelle anamayakosha, je donne les noms en sanskrit à titre indicatif. Le second, moins tangible, s’appelle le corps d’énergie ou énergétique, c’est pranamayakosha. Le troisième corps plus fin est le corps mental manomayakosha, le quatrième, encore plus subtil, est le corps psychique ou intuitif, vijyanamayakosha, et enfin le dernier, anandamayakosha, le corps de félicité, au-delà de toute définition. Voilà comment est conçu l’homme selon le yoga et ces enveloppes interagissent et s’interpénètrent les unes avec les autres. Il n’existe pas un corps séparé que l’on pourrait explorer tout seul. Tous font partie d’un ensemble. Vous et moi avons ces cinq corps selon la définition yoguique.
 
Le yoga part de cette définition de l’homme et se demande comment on va s’y prendre pour arriver à l’union yoguique, la réalisation de l’être complet. Très pragmatique, il propose d’atteindre le but en suivant un processus précis qui recouvre un travail systématique sur ces différents corps. Ainsi, chacun d’eux peut s’affiner, évoluer, se transformer afin de réaliser le but ultime que l’on s’est fixé. Cela signifie que l’on ne parle ni de Dieu, ni du Soi ou de l’Absolu. Cette réalité existe sans aucun doute, mais si nous voulons la vivre, l’expérimenter, il nous faut des outils, d’autres moyens de perception et de connaissance que ceux que nous avons actuellement. Notre « quête de sens » est légitime , mais elle doit s’engager dans une transformation objective, sinon elle ne sera qu’une hypothèse et ne servira à rien d’autre qu’à ajouter un nouveau rêve à tous ceux que nous avons déjà. Ainsi, si nous voulons réaliser « l’être », utilisons l’outil que nous sommes et essayons de l’améliorer, de le transformer pour qu’il devienne progressivement le sujet et l’expression de notre quête et non une chimère. Le yoga suit pour cette raison une méthode.
 
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Conférence de Swami Devanath paru dans l'ouvrage "La Quête du sens".
 
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