Ces pratiques sont réputées et très importantes. Mais attention ! La flexion avant doit être associée à une extension en arrière et inversement, une extension vers l'arrière doit être compensée par une flexion avant. A défaut, un grave déséquilibre s'installe avec le temps, dans le corps et le mental. Seul l'emploi conjoint permet d'avoir un travail équilibré et positif car il existe une puissante relation entre face antérieure et face postérieure. Cet ensemble d'exercices agit alternativement sur les deux faces, avec ouverture et fermeture, étirement et compression. On stimule ainsi tous les organes internes, on détend les muscles profonds et on peut aussi équilibrer le mental.
Dans les flexions en avant, c'est le poids du corps et de la tête qui nous entraîne, on se laisse aller dans l'effet de pesanteur et le processus est donc passif ; au contraire, les extensions en arrière exigent de lutter contre la gravité, elles nécessitent un effort et sont de nature active. Les premières induisent de la détente et un sentiment de sécurité, elles sont synonymes d'introversion. Les deuxièmes suscitent du dynamisme, elles poussent à l'extraversion et amènent de la flexibilité et de l'assurance en luttant contre la "carapace psychique". L'utilisation de la respiration est en accord avec ces principes : on prend une flexion avant avec des expirations et pour faire des extensions en arrière, on utilise l'inspiration et la rétention à plein.
Mais la mise en place doit toujours rester mesurée et méthodique, privilégier la prise de conscience et respecter nos propres capacités. Citons deux règles de mise en oeuvre. Quand on se penche en avant, il faut garder les jambes tendues et se placer à la charnière des hanches, éviter d'agir directement sur le dos et utiliser l'attraction naturelle vers la terre, en relâchant la face postérieure du corps, l'arrière des jambes et le dos pour avoir un étirement passif. Quand on pratique des extensions vers l'arrière, on doit étirer la face avant du tronc et bien répartir le travail le long de la colonne vertébrale. Le dos est parfois totalement détendu, par exemple dans dhanurasana, l'arc, alors que d'autres positions sollicitent activement les muscles du dos pour s'extraire de la gravité comme dans bhujangasana, le cobra.

La pratique du jeûne existe depuis des temps très anciens pour des raisons diététiques et des objectifs spirituels. Jêuner est une pratique qui se "travaille". Elle nécessite conviction et prise de responsabilité. Il faut préparer son jeûne comme un rite, un rite à la fois de santé, de prise de conscience et de contrôle sur soi. Anticipez la joie et les bienfaits qui seront procurés par le jeûne. Commencez par une demi-journée, le plus simple est de consommer seulement un bouillon de légumes à un dîner. Passez ensuite à un jeûne de vingt-quatre heures puis consacrez-y un week-end calme. Pour entreprendre un jeûne plus long, prenez conseil auprès d'une personne qualifiée.

Pendant le jeûne, le corps vit sur ses réserves, brûle les excès du corps, élimine les toxines et les tissus malades. Les organes digestifs se reposent et se régénèrent. On retrouve ainsi plus d’énergie et d’entrain. Le jeûne clarifie le mental et relativise les problèmes. Il laisse plus de place au calme, le corps et le mental semblent cesser de constamment vouloir, réclamer, désirer, convoiter, envier... Après un jeûne, le corps a moins besoin de nourriture et se contente de petites portions. Même un jeûne de courte durée permet de retrouver les sensations naturelles de faim et de satiété, de mieux sentir les besoins du corps en quantité, textures, saveurs, et de revenir à une alimentation saine et équilibrée.