A l'origine d'un cercle, il y a un nécessairement un point. Le terme de point ne désigne pas un objet et n'a donc aucune dimension (ni longueur, ni largeur, ni volume). Il définit seulement un emplacement, que l'on nomme un centre quand il devient l'origine d'un cercle ou d'une sphère. Il apparaît ainsi comme le symbole de l'Absolu non manifesté portant en lui, implicitement, la manifestation de toutes les formes existantes du cosmos. Il représente le Réel absolu, il est le corps causal, l'âme, le Soi.
A partir du centre, la circonférence est dessinée. C'est une ligne courbe, bouclée sur elle-même. Contrairement au point, elle se déploie dans l'espace et le temps et le symbolisme se nourrit de sa capacité à synthétiser mouvement et unité pour représenter l'espace, la rose des vents par exemple et le temps, calendrier ou signes du zodiaque. Cette ligne détermine un espace clos qui protège le centre et définit une limite formelle à son rayonnement. Elle évoque les aspects humains les plus proches de la matière : le corps, l'ego... Et si le centre est fixe, la circonférence, sans commencement ni fin, est en mouvement perpétuel, à l'image du cosmos, de la nature humaine et de la roue du samsâra. Le cercle évoque spontanément un processus dynamique qui relie le centre et la périphérie. L'espace délimité devient un monde à part entière, tendu entre intériorité (culminant au point d'origine) et extériorité (qui va vers la circonférence), immobilité et mouvement, plein et vide, totalité et éclatement de la vision...
Le cercle transcende la dualité et permet d'accéder, au-delà du mental, à une perception synthétique et harmonisante du monde et de la vie humaine. C'est pourquoi il sert à la méditation. Il illustre le parcours du chercheur spirituel et celui de tout homme dans sa vie : un rayonnement centrifuge qui va rencontrer, depuis le centre, la limite de la circonférence et qui se trouve renvoyé vers le centre dans un mouvement centripète. Ce centre est l'origine, l'aspiration et le point de retour à l'ultime réalité.

Dans la marche consciente, l'attention se porte sur le mouvement : déroulement du pas, projection de la jambe avant, extension de la jambe arrière, appuis, synchronisation des pas et de la respiration, balancement des bras. On est aussi conscient de la répétition, de la régularité et de la fluidité, ainsi que des perceptions apportées par les sens, la nature, l'espace extérieur, les sensations, l'espace intérieur.

Lorsque le mental s'intéresse et se focalise sur une action, une détente s'installe et on peut devenir observateur : le mental est à la fois acteur et témoin de la marche. Cette attitude de témoin permet de prendre conscience de mouvements mentaux qui sont d'ordinaire inconscients. La marche évolue alors vers une vraie méditation dans l'action, générant un fort sentiment de contentement, de ravissement et de plénitude.