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NEWSLETTER N° 11 - JUIN 2008
Cette newsletter est dédiée à l'arbre, source d'inspiration pour tous, quels que soient l'âge et la culture. Nous ne respectons pas toujours les arbres et nous les abattons pour satisfaire les besoins des sociétés. Pourtant, leur bois est toujours venu au secours de l'homme, leur feuillage procure ombre, fraîcheur et senteurs, il est le refuge de beaucoup d'êtres vivants, leur proximité assure recueillement et ressourcement. On y retrouve les quatre éléments naturels : l’eau circule dans sa sève, la terre s’intègre à son corps par ses racines, l’air nourrit ses feuilles et le feu jaillit de son frottement. Il est un élément vital sur terre car il soutient et relie les mondes minéral, végétal et animal. Et quand nous prenons le temps de nous tourner vers les arbres, leur forme, leur beauté et leurs couleurs sont un émerveillement de chaque instant.
" Ecoute l'arbre et la feuille. La nature est une voix qui parle à qui se recueille
et qui chante dans les bois."
Victor Hugo
Victor Hugo
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" Homme ! Je suis la chaleur de ton foyer par les froides nuits d'hiver, l'ombrage ami lorsque brûle le soleil d'été.
Je suis la charpente de ta maison, la planche de ta table. Je suis le lit dans lequel tu dors et le bois dont tu fis tes navires. Je suis le manche de ta houe et la porte de ton enclos. Je suis le bois de ton berceau et aussi de ton cercueil. Ecoute ma prière veux-tu ? Laisse-moi vivre pour tempérer les climats et favoriser l'éclosion des fleurs. Laisse-moi vivre pour arrêter les typhons et empêcher les vents de sable. Laisse-moi vivre pour calmer les vents, pousser les nuages et apporter la pluie qui véhicule la vie du monde. Laisse-moi vivre pour empêcher les catastrophiques inondations qui tuent. Je suis la source des ruisseaux. Je suis la vraie richesse de l'état. Je contribue à la prospérité du plus petit village. J'embellis ton pays par la verdure de mon manteau. Homme, écoute ma prière ! Ne me détruis pas !" Texte ancien d'un sage indochinois |
L'arbre est une source de vie L'arbre joue un rôle prépondérant dans le cycle du carbone par sa capacité à fixer le carbone de l'air et du sol sous forme organique. Il agit aussi sur le cycle du dioxygéne, la fixation du carbone et la libération de dioxygène dans l'atmosphère, et sur le cycle de l'azote qu'il puise dans le sol pour la synthèse des protéines. L'arbre offre une atmosphère viable pour les espèces animales, grandes consommatrices d'oxygène lors de la respiration. Grâce à ses capacités à fixer le carbone et l'azote sous forme organique, il synthétise glucides, protides et lipides, base de l'alimentation animale. Sans le végétal, nous ne pourrions pas respirer, nous ne pourrions pas répondre à nos besoins nutritionnels, nous ne pourrions pas vivre. En quelque sorte l'arbre, par son feuillage, nous met en liaison avec le ciel, le soleil, l'énergie lumineuse ; et par ses racines, il nous relie à la terre et au minéral, mettant ainsi en place les bases de la vie animale. |
L'arbre est un symbole universel Représentation archétypale de la force vitale (Shakti) à l'œuvre dans toute la création, l'arbre se développe à partir de la graine, s'enracine dans le sol et se dresse au-dessus de la terre, solide, pour déployer sa ramure vers le ciel. Et bien que les feuilles de certains meurent en automne, elles sont à nouveau là avec le printemps, témoignage de la perpétuelle régénération de la nature, tout comme l'arbre généalogique illustre le renouvellement des générations. L'arbre est la vie elle-même. Rappelez-vous la tradition qui consiste à planter un arbre lorsqu'un enfant naît ! L’homme est à l’image de l’arbre. L'analogie est physique : les pieds sont les racines et ils figurent l'ancrage de l'être humain, le tronc est le corps qui rappelle sa posture verticale et sa croissance, les branches, les feuilles et les fruits sont son épanouissement, le faîte correspond à la tête, dressée vers le ciel. Mais cette analogie s'entend aussi au plan spirituel : l'arbre est un intermédiaire entre la terre et les cieux. Sa verticalité est un chemin qu'il est possible d'emprunter, dans un sens par les hommes ou dans l'autre par les forces supérieures, entre le monde souterrain (l'inconscient), la terre (notre lieu d'expérience), et le ciel (la pleine conscience). L'arbre de la Boddhi (réalisation) a pour racine Brahma, le créateur de tout ce qui existe, son tronc est Shiva qui détruit l’ignorance et ses branches correspondent à Vishnou, l'organisateur du monde. C'est sous son ombre qu'eut lieu l'illumination du Bouddha.… On l'évoque comme l'axe du monde et dans la tradition védique, il est l'arbre de vie au centre de l'univers, sur le Mont Mérou. Dans de nombreux rituels, à travers tous les continents, il est le mât dressé permettant la relation entre les hommes et les forces supérieures (chamanisme, danse du soleil des sioux…). Chez les Mayas du Yucatan par exemple, l’arbre sacré Ceiba ou Yaxché porte les couches du ciel... Par cette dimension symbolique, l'arbre joue le rôle d'intermédiaire entre matière et transcendance. D'axe du monde, il devient l'axe que l'homme emprunte pour évoluer vers le divin. |
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Arbre celtique |
Arbre de la Kabbale |
Arbre Navajo |
Arbre de la Génèse |
Dans la tradition chrétienne, la symbolique de l’arbre est omniprésente. Selon la Génèse, Dieu planta deux palmiers au milieu du jardin d’Éden : l'arbre de vie et l'arbre de la sagesse ou connaissance du bien et du mal. Ils représentent l’immortalité et le savoir illimité du Créateur. A l’autre extrémité de la Bible, le Christ devient arbre de vie pour les chrétiens, à travers sa passion sur la croix (faite de bois et dressée comme un arbre) et sa résurrection. L'être humain retrouve la voie de Dieu dont il fut privé par la faute d'Adam et d'Ève qui ceuillit le fruit de l'arbre. L’arbre de vie est un élément central de la tradition kabbalistique, le courant mystique du judaïsme. Il y désigne un diagramme arborescent, une construction représentant la structure de l'univers et de l’homme, entre royaume céleste et royaume terrestre. Ce schéma propose une lecture des forces, les 10 sephiroth à l'oeuvre dans le manifesté, et du réseau d’énergie vitale, les 22 chemins qui les relient entre elles. Chaque sephirah comporte une symbolique chiffrée et leur ordre montre que l'Arbre est en fait inversé : la première sephirah, associée à la racine de l'arbre, est située en haut tandis que la dixième sephirah, liée à la cime, se trouve en bas. En observant l’Arbre de la kabbale, nous pouvons noter des affinités avec le yoga : les séphiroths sont représentés sur sept niveaux comme les chakras. Les 3 piliers peuvent être rapprochés des nadis ida, pingala et sushumna et des trois gunas, celui de gauche est l'inertie ou tamas, celui de droite le mouvement ou rajas, celui du milieu l'équilibre ou sattwa. L’arbre a une place importante dans le monde celtique. Le calendrier et l'astrologie celtique, vieille de 7000 ans, reposent sur 13 mois et signes, tous placés sous l'égide d'un arbre ou d’un arbuste. Le symbole d'un arbre double ayant des racines vers le haut et vers le bas rappelle que nous devons trouver un équilibre au centre, la vie dans le monde et la matière en étant imprégné de la nourriture transcendantale provenant des racines de l'esprit. Pour les musulmans chiites de rite ismaëlien, la Hakikat, symbolisée par "un arbre nourri de terre et de ciel", est l'état de béatitude où le mystique dépasse la réalité des apparences et rejoint la Réalité Suprême, l'Union originelle. |
La symbolique de l'arbre inversé
La symbolique de l'Arbre inversé se retrouve dans plusieurs cultures. C'est un arbre dont les racines puisent leur énergie dans le ciel pour la répandre sur la terre. Dans la culture hébraïque, "l'arbre de vie s'étend du haut vers le bas et le soleil l'éclaire entièrement." (Zohar) Dans la culture hindoue, "c'est vers le bas que se dirigent ses branches, c'est en haut que se trouve sa racine. Que ses rayons descendent sur nous !" (Rig Véda). " Cet Asvattha éternel, dont les racines vont vers le haut et les branches en bas, c'est le pur, c'est le Brahman ; le Brahman, c'est ce qu'on nomme la Non-mort. Tous les mondes reposent en lui." (Khata-Upanishad). Cet arbre inversé est aussi évoqué par Krishna dans la Bhagavad Gîta. Swami Niranjanananda Saraswati en parle ainsi : " La vie est comparable à un arbre inversé, dont les racines se dressent vers le ciel, et le tronc descend vers la terre. Ses branches, ses feuilles, ses fleurs et ses fruits poussent dans la dimension terrestre… Il existe des méthodes (…) pour grimper le long du tronc jusqu'à atteindre les racines. Celles-ci plongent dans les cieux et sont d'essence divine." Festival du yoga, SWAM Editions. |
Les activités d' été au Centre de Yoga de l'Aube |
Stage pour les enfants du 10 au 16 juillet : yoga adapté aux enfants, activité créatrice et jeux, avec la devise "Etre bien en soi et créer ensemble". Stage d'été sur les chakras du 27 au 31 juillet : percevoir et harmoniser les chakras, yoga et méditation, yoga nidra et dessins personnels sur les chakras. Séjour de yoga du 16 au 22 août : vivre vraiment le yoga et non seulement le pratiquer, hatha yoga, raja yoga, yoga nidra avec bhakti, jnana et karma yogas. Séjours de vie yoguique pour mieux se connaître et réajuster sa personnalité. |
La posture du palmier, pour retrouver une aisance dans la verticalité
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Tadasana :
Pieds écartés de 10 cm, mains au-dessus du crâne, doigts entrelacés, paumes vers le ciel. Respectez les courbures du rachis. Inspirez en étirant les bras au-dessus de la tête, regardez vers les mains. Si possible, mettez-vous en équilibre sur les orteils. Restez à plein et sentez à chaque fois un étirement plus puissant. Expirez en descendant les mains sur le crâne, talons sur le sol. |
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Tiryaka tadasana :
Pieds écartés de 50 cm, à plat au sol. Montez les bras à la verticale en inspirant, doigts entrelacés, paumes vers le haut. Expirez et penchez le buste à gauche, à partir de la taille, en gardant sur un même plan tronc, bras et épaules, bassin et jambes. Restez en rétention à vide et sentez l'étirement du côté opposé. Revenez au centre en inspirant et penchez-vous ensuite sur la droite. |
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Ces postures sont à pratiquer tôt le matin, après la longue station du corps allongé pendant la nuit. Elles augmentent les espaces inter-vertébraux et décongestionnent les nerfs spinaux. Elles permettent aussi d'équilibrer les groupes droit et gauche des muscles posturaux. Pour compléter cet ensemble, faites kati chakrasana, la torsion debout où les bras s'enroulent autour du buste comme une liane autour d'un tronc d'arbre. Avec ces trois asanas, le corps est assuré de trouver un bon équilibre en position verticale. Elles peuvent être répétées dans la journée en cas de besoin. |
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Kati chakrasana complète le travail d'étirement du palmier et de sa variante. Les pieds, écartés de 50 à 70 cm, doivent adhérer fermement au sol car tout le corps va tourner autour de ce point fixe. Inspirez et levez latéralement les bras tendus à hauteur des épaules. Commencez par pivoter le corps sur la gauche. La torsion se fait en expirant et elle est maintenue poumons vides. La tête accompagne la torsion sans se pencher. Regardez par dessus l'épaule. Respectez bien la position des bras qui sont enroulés autour du buste (voir photos). A l'inspiration, revenez au centre, bras en croix. Faites ensuite la torsion de l'autre côté. 3 à 5 cycles suffisent à "essorer" tout le corps et à réaligner la position debout. |
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L'arbre et la créativité de l'enfant
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"L'arbre musicien a l'écorce bavarde. Il joue avec ses branches de violon, que toute la forêt entend en silence. Alors les fleurs roses se lèvent de bonne heure puis le pommier se met à danser. Enfin le soleil se lève et les parfums donnent leur odeur."
Abdelali, 8 ans |
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